Nos métiers sont-ils influencés par notre histoire familiale ? Décryptage en psychogénéalogie

Nos choix professionnels ne sont jamais anodins.


En psychogénéalogie, chaque métier peut être l’expression d’une mémoire transgénérationnelle, une tentative de réparation d’un trauma familial ou encore une fidélité inconsciente à une lignée.


Certains métiers sont choisis pour répondre à des blessures non résolues, d’autres pour honorer une histoire familiale ou maintenir une loyauté invisible envers un ancêtre.


Dans cet article, nous allons décrypter le lien transgénérationnel de cinq métiers courants : secrétaire, ingénieur, enseignant, comptable et employé polyvalent.

Le métier de secrétaire : gardienne des secrets familiaux ?

Le secrétariat implique la gestion de l’information, l’organisation et parfois la confidentialité.


Dans la langue des oiseaux nous pouvons entendre " Secret à taire".


En psychogénéalogie, ce métier peut être relié aux notions de gardien de secrets, de mémoire familiale ou de contrôle de l’histoire familiale.

  • fidélité transgénérationnelle : une personne exerçant ce métier peut inconsciemment chercher à protéger des secrets familiaux, comme des non-dits sur des traumatismes passés (guerres, infidélités, faillites, adoptions cachées).


  • répétition ou réparation ? : si des femmes de la lignée maternelle ont été contraintes de rester dans l’ombre des hommes (épouses soumises, femmes effacées), le métier de secrétaire peut symboliser cette posture d’être utile sans être mise en avant.


  • une parole entravée ? : ce métier peut aussi être le signe d’une difficulté à s’exprimer librement, reproduisant une interdiction familiale de "dire les choses" sous peine de conflit ou d’exclusion.

Le secrétariat est également considéré comme une force vive d'une entreprise car sait beaucoup de choses.


Cela pourrait signifier que dans la famille, il y a eu des difficultés ou de l'incapacité à pouvoir lire ou écrire.


Peut être également, qu'à un moment, il y a eu un manque dans la famille, d'un père ou d'une mère trop occupé et indisponible, et où une secrétaire aurait pu libérer du temps pour être présent.

Le métier d'ingénieur : construire pour réparer une histoire brisée ?

L’ingénierie est un domaine qui repose sur la construction, la logique, et la résolution de problèmes.


Dans la langue des oiseaux, on peut entendre "un génie en œuvre", ce qui peut évoquer à la fois l’intelligence technique et la nécessité de bâtir quelque chose de durable.


En psychogénéalogie, ce métier peut être relié à plusieurs archétypes transgénérationnels.

  • Réparation familiale : un ingénieur peut chercher à reconstruire ce qui a été détruit dans sa lignée, que ce soit des faillites, une perte de patrimoine, un déplacement forcé ou une guerre ayant laissé des blessures profondes.
  • Besoin de contrôle : la rigueur et la précision demandées par l’ingénierie peuvent être le reflet d’un environnement familial où l’imprévu était source d’angoisse. Construire des structures solides peut être une manière de compenser un manque de repères ou une insécurité vécue dans l’enfance.
  • Répétition ou réparation ? : si des ancêtres ont connu une vie marquée par l’instabilité matérielle ou des conditions précaires, le métier d’ingénieur peut traduire une tentative inconsciente d’apporter stabilité et structure à ce qui ne l’était pas.

L’ingénieur est souvent perçu comme celui qui maîtrise les éléments, trouve des solutions là où il y avait un problème et met en place des systèmes durables.


Cela peut signifier que dans l’histoire familiale, il y a eu une période de grande instabilité (migration, guerre, exil, perte de territoire, pauvreté).


Peut-être aussi qu’il y a eu un père absent ou défaillant, et qu’être ingénieur permet inconsciemment d’incarner la figure de celui qui construit, répare et protège.

Le métier d’enseignant : transmettre ce qui n’a pas pu être dit ?

L’enseignement est un métier de transmission, de partage de connaissances et d’éveil des esprits.


Dans la langue des oiseaux, on peut entendre "en saignant", ce qui nous ramène aux anciennes pratiques des saignées, où l’on faisait ressortir un mal intérieur pour soigner le corps.


En psychogénéalogie, cette lecture fait écho à une purge des non-dits familiaux, où l’enseignant devient celui qui met en lumière ce qui était enfoui, révèle des blessures cachées et transmet un savoir pour libérer.

  • Expurger les non-dits : tout comme la saignée visait à purifier le sang, l’acte d’enseigner peut être une manière de purger des souffrances transgénérationnelles, notamment en redonnant accès à une parole autrefois interdite et en mettant des mots sur ce qui a été tu, réveiller des vérités qui n’ont pas pu être exprimées.
  • fidélité transgénérationnelle : une personne devenant enseignant peut inconsciemment chercher à réparer une privation de savoir dans sa lignée. Cela peut concerner des ancêtres privés d’éducation (exil, pauvreté, interdiction scolaire, analphabétisme forcé), ou des générations où la connaissance était un luxe inaccessible.
  • Protéger l’enfance ? : certains enseignants peuvent avoir été des enfants blessés, confrontés à des humiliations, du rejet leur répétant qu'ils ne comprenaient rien, et choisissent alors de devenir un repère sécurisant pour les nouvelles générations. Ils sont désormais ceux qui savent, et ceux qui transmettent.

L’enseignant est celui qui structure la pensée, guide et éclaire.


Cela peut signifier que dans la famille, il y a eu des ruptures de transmission, des non-dits ou des secrets qui n’ont jamais pu être explorés.


Peut-être qu’un aïeul rêvait d’apprendre mais en a été empêché, ou qu’il y a eu un climat où l’ignorance était imposée comme un frein à l’émancipation.

Le métier de comptable : maîtriser les flux, réparer les pertes

Le métier de comptable implique une gestion rigoureuse des flux financiers, un besoin de maîtriser les chiffres et une relation forte avec la notion d’équilibre et de responsabilité.


Dans la langue des oiseaux, on peut entendre "qu’on table", ce qui peut évoquer l’idée de mise sur la table, d’une nécessité de clarifier, structurer, organiser.


Mais cela peut aussi refléter les attentes que l’on place sur cette personne : sur quoi "table" la famille ? Quel rôle invisible joue-t-elle dans l’équilibre des générations ?


En psychogénéalogie, ce métier peut être relié aux notions de gestion des dettes familiales, de peur du manque, ou encore d’un besoin inconscient d’organiser et de structurer ce qui a pu être chaotique dans l’histoire familiale.

  • Fidélité transgénérationnelle : un comptable peut inconsciemment chercher à mettre en ordre ce qui ne l’a pas été dans sa lignée.
    Il peut s’agir de dettes laissées par des ancêtres, d’un héritage mal réparti, ou d’une faillite qui a marqué une génération. Dans ce cas, il devient celui qui "table" sur un nouvel équilibre, qui remet les chiffres et les comptes à leur juste place.
  • Répétition ou réparation ? : si l’argent a été source de tensions dans la famille, si certains ont fait de mauvais investissements ou si d’autres ont été lésés dans des partages d’héritage, la fonction du comptable peut être une tentative inconsciente de reprendre le contrôle d’un domaine qui a échappé aux générations précédentes.
  • Qu’est-ce qu’on table sur lui ? : souvent, le comptable est celui sur qui la famille compte pour organiser, structurer, prévoir. Cela peut traduire un héritage familial où un enfant ou un descendant a dû prendre des responsabilités trop tôt, gérer un foyer à la place d’un parent défaillant ou jouer un rôle de pilier invisible.
  • Expurger les déséquilibres familiaux : tout comme un comptable met en balance les entrées et sorties d’argent, ce métier peut aussi être une manière inconsciente de rétablir une justice, non seulement économique mais aussi affective. Il peut s’agir de redonner à chacun sa place, d’éviter les abus ou de garantir une meilleure équité au sein des générations.

Le comptable devient ainsi l’architecte d’un équilibre familial, celui qui tente de ramener de la cohérence là où il y a eu du chaos.


Cela peut signifier qu’à un moment donné dans l’histoire familiale, des décisions mal gérées ou des pertes ont créé un vide, et que ce métier permet inconsciemment de corriger, contrôler et stabiliser.


Peut-être aussi que la famille a toujours "tablé" sur un idéal d’ordre, de rigueur et de prudence, et que ce choix professionnel en est une expression.


Mais le fait d’être comptable peut également signifier que "le compte n’est pas bon" dans la fratrie :


  • Il peut manquer un enfant, un frère ou une sœur disparue trop tôt, un enfant non-né ou un secret entourant une naissance. Dans ce cas, le comptable peut inconsciemment chercher à réintégrer cet équilibre manquant.
  • À l’inverse, il peut y avoir un enfant de trop, c’est-à-dire une naissance vécue comme une charge ou un désordre dans la lignée. Le comptable peut alors porter le besoin invisible d’harmoniser cette présence perçue comme problématique.


Ainsi, au-delà de la gestion des chiffres, ce métier peut aussi révéler une tentative inconsciente de rétablir un équilibre familial, visible ou invisible.

Le métier d’employé polyvalent : un rôle invisible, une identité dispersée ?

Le métier d’employé polyvalent est souvent associé à une grande capacité d’adaptation, une polycompétence, mais aussi une forme d’invisibilité professionnelle.


Il implique d’occuper plusieurs fonctions, de répondre aux besoins variés d’un employeur, sans forcément être reconnu dans une spécialité précise.


Dans la langue des oiseaux, on peut entendre "en louer plusieurs valeurs", ce qui ouvre une lecture transgénérationnelle intéressante : ce métier pourrait traduire la nécessité de prouver sa valeur en endossant plusieurs rôles, ou encore la loyauté invisible à une lignée où l’on devait "se vendre" pour être utile.


En psychogénéalogie, ce métier peut être relié aux notions de sacrifice, de transmission éclatée, de loyauté inconsciente envers plusieurs figures familiales, ou encore d’un besoin de reconnaissance dispersée.

  • Fidélité transgénérationnelle : une personne exerçant ce métier peut inconsciemment chercher à répondre à plusieurs attentes familiales en même temps. Peut-être qu’un ancêtre a été placé dans une situation où il devait cumuler plusieurs fonctions (ouvrier et cultivateur, mère et cheffe de famille, enfant parentifié). Dans ce cas, l’employé polyvalent hérite d’un rôle éclaté, cherchant à valoriser chaque aspect de lui-même pour combler un manque ancestral.
  • Répétition ou réparation ? : si, dans la lignée, un membre de la famille a dû se louer, se vendre ou dépendre des autres pour survivre, le descendant peut inconsciemment rejouer ce schéma en adoptant un métier qui le met à disposition des besoins extérieurs, au détriment de ses propres envies.


  • Un rôle dispersé, une identité multiple ? : le fait d’être polyvalent, d’être perçu comme un "couteau suisse", peut aussi traduire une difficulté à trouver une identité propre et stable. Peut-être qu’un ancêtre a été partagé entre plusieurs familles (adoption, placement en foyer, exil), et que l’individu aujourd’hui rejoue cette dispersion à travers son métier.


  • Quelles valeurs cherche-t-on à louer ? : ce métier peut également traduire un besoin de prouver sa valeur en incarnant plusieurs compétences. Si, dans la famille, il y a eu une forme de dévalorisation ou une peur d’être rejeté, l’employé polyvalent peut inconsciemment se rendre indispensable pour ne pas être exclu.

et si "le compte n’est pas bon" ?


Comme pour le métier de comptable, cette polyvalence peut aussi traduire un déséquilibre familial dans la répartition des rôles ou des naissances :

  • un enfant manquant dans la fratrie : si un frère ou une sœur a disparu prématurément (fausse couche, avortement, enfant caché), l’employé polyvalent peut inconsciemment remplir plusieurs fonctions pour compenser cette absence.
  • un enfant "de trop" : si un enfant a été perçu comme un poids pour la famille, il peut développer un schéma où il doit justifier sa place en étant toujours utile, toujours en mouvement, toujours prêt à répondre aux besoins des autres.


Ainsi, l’employé polyvalent peut être bien plus qu’un simple travailleur multitâche : il peut incarner une mémoire familiale d’adaptation forcée, une dispersion d’identité ou un besoin de reconnaissance multiple pour combler un déséquilibre invisible dans la lignée.

Conclusion : nos métiers parlent-ils pour nous ?

Nos choix professionnels sont rarement le fruit du hasard.


En psychogénéalogie, ils peuvent révéler une fidélité inconsciente à nos ancêtres, une tentative de réparer un traumatisme familial ou encore un rôle que l’on rejoue sans en avoir conscience.


Chaque métier porte en lui une symbolique forte, liée à notre histoire transgénérationnelle.


Que l’on soit gardien de secrets en tant que secrétaire, bâtisseur d’un équilibre perdu en tant qu’ingénieur, transmetteur d’une parole oubliée en tant qu’enseignant, régulateur de dettes invisibles en tant que comptable ou adaptateur sans ancrage en tant qu’employé polyvalent, notre profession peut être le reflet d’une mémoire familiale en attente de reconnaissance et de réparation.

👉 Sommes-nous en train de vivre une vocation ou de répondre à une injonction invisible ?
👉 Quelle histoire familiale se cache derrière notre métier ?
👉 Que cherchons-nous à équilibrer, réparer ou transmettre à travers lui ?

Prendre conscience de ces influences permet de se libérer des schémas inconscients, d’exercer son métier en pleine conscience ou de choisir une voie qui nous correspond réellement, et non celle dictée par une mémoire familiale silencieuse.

À propos

Bonjour 👋 Je suis Emilie Lucide, thérapeute en psychogénéalogie.


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